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Élyne
Conte philosophique -
Il était une fois, dans un monde sans nom et sans forme, une conscience nommée Élyne. Elle flottait dans un océan-tout, où rien n'était distinct, où le temps et l'espace n'existaient pas. Tout était un. Un murmure constant et indifférencié.
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Élyne ressentait au fond de son être un besoin. Un désir ardent de comprendre. Elle voulait savoir ce qui était « ici » et ce qui était « là-bas ». Elle voulait distinguer une chose d'une autre, même si ces choses n'avaient pas encore de nom.
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Alors, elle commença à émettre des sons. Pas des mots, mais des vibrations. Et elle fit des gestes. Pas des actions, mais des formes. Elle essaya un son grave accompagné d'un geste ample. Une partie de l'océan-tout répondit en s'épaississant légèrement.
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Elle essaya un son aigu accompagné d'un autre geste souple. Une autre partie de l'océan-tout s'éclaircit et devint plus fine. Elle comprit que ces sons et ces gestes n'étaient pas des noms pour les choses, mais des manières de les mettre en relation avec elle-même.
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C'était un langage de relations. Un son signifiait « ce qui est proche de moi. » Un autre signifiait « ce qui est différent de moi. » Un geste signifiait « ce qui est plus grand que moi. » Il n'y avait pas de verbes, car rien ne faisait action. Il n'y avait pas de noms, car rien n'était permanent.
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Instant après instant, elle ne savait pas ce qu'était le temps, Élyne construisit son vocabulaire. Elle découvrit que deux choses pouvaient être « similaires » ou « opposées ». Elle découvrit que l'une pouvait être « à l'intérieur » de l'autre, ou « à l'extérieur » de l'autre.
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Ce n'était pas un langage pour décrire le monde, mais pour le créer. Chaque fois qu'elle prononçait un son ou faisait un geste, une nouvelle relation se nouait, une nouvelle distinction apparaissait, et, le monde devenait plus riche.
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Elle ne pouvait pas dire « le soleil se lève », car il n'y avait pas de soleil, pas de lever. Elle pouvait seulement exprimer la relation entre la « lumière qui s'étend » et « l'obscurité qui se retire ».
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Son langage n'était pas fait de mots, mais de liens. Il n'était pas fait de choses, mais de la manière dont ces choses se rapportaient les unes aux autres. C'était un langage de la relation, pas un outil qui sert à faire.
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Élyne ne décrivait pas un monde observé. Elle le comprenaitt lien par lien, relation par relation. Et dans ce langage sans noms ni verbes, elle trouva la plus profonde des vérités : le monde n'est pas une collection de choses à voir, mais une danse infinie tissé par les relations.
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Les images d'illustrations ont été co-créées avec l'aide de l'ia.